Hommage à Pierre GROS

HOMMAGE A PIERRE GROS

Pierre naquit à Nîmes dans une famille de la petite bourgeoisie mais très jeune il fut fortement influencé par son grand père maternel socialiste, syndicaliste et franc maçon. Il effectua sa scolarité primaire et secondaire à Nîmes au lycée Daudet et ses études supérieures d’abord à Montpellier et, dés la rentrée 1953, à Paris où il prépara et réussit une licence d’histoire et géo à la Sorbonne. Très vite, il milita dans divers mouvements de Gauche et surtout comme militant anticolonialiste au côté de Claude Quin et Ahmed Ben Thaleb président de l’UGEMA.

C’est à cette époque qu’il rencontra une jeune étudiante en histoire Janine et l’épousa en 1957 et de cette union naquirent deux enfants Philippe, tragiquement décédé, et Cécile. Entre temps il effectua son service militaire en Algérie et en France comme sergent mais fut cassé pour indiscipline !!

En 1964, Pierre, après avoir réussi le Capet, fut affecté au lycée technique d’Alès, établissement qu’il ne quitta plus (ce qui explique son installation avec Janine et ses enfants à St Christol). Il y prit sa retraite en 1994 avec le grade d’agrégé .

En poste, rapidement, Pierre s’engagea dans le syndicalisme au SNET tout d’abord où il fit connaissance de Louis Astre, le Secrétaire Général et ce fut le début d’une très longue amitié entre ces deux fortes personnalités. Très vite, Pierre eut des responsabilités départementales et académiques, d’abord au niveau du SNET puis du SNES, d’abord dans la majorité et jusqu’en 1992 dans la minorité Unité Indépendance et Démocratie dont il fut un élément essentiel au niveau national.

Militant reconnu et respecté, membre des instances nationales, il refusa les responsabilités nationales que ses amis Astre, James Marangé, André Henry lui proposaient, préférant se consacrer au militantisme et aux responsabilités départementales ou régionales notamment au niveau de la FEN( Fédération de l’Education Nationale). Ainsi, il réussit, chose qui n’était pas facile, à s’imposer à la tête de la section du Gard de La FEN en 1970 et la conserva jusqu’en 1992, grignotant patiemment du terrain sur ces adversaires. Dés 1975, Pierre devint coordonateur régional fédéral ce qui lui valut de siéger au Conseil Economique et Social régional. Tout en poursuivant un militantisme très actif au sein de la FEN (participation aux mouvements des viticulteurs et de mineurs). A partir des lois de décentralisations de 1982, Pierre s’investit encore plus dans le Conseil économique et Social dont sous la Présidence de Philippe Lamour, il devint Vice président en charge de l’Education, le Sport et la Culture jusqu’en 1993.

Avec la création dans les années 1992-1993 du Syndicat des Enseignants, Pierre prit un certaine distance avec les responsabilités syndicales et termina sa carrière professionnelle comme simple militant.

Mais dés sa prime jeunesse, Pierre fut également partie prenant de nombreux mouvements de Gauche. Personnalité à la jovialité toute méditerranéenne, il sut tisser un réseau de relations multiples et étendues : membre du Grand Orient de France à partir de 1965, très proche du PSU, Pierre fut élu en 1965 1° adjoint du Maire Communiste Louis Fontane à St Christol. Au décès de ce dernier en 1967, Pierre refusa d’adhérer au PCF condition préalable à son élection comme maire de St Christol. Fortement blessé par la campagne menée contre lui par ses ex alliés, quelques années plus tard Pierre adhéra au Parti Socialiste et eut des responsabilités au sein de la section locales et de la fédération départementale et fut même candidat aux cantonales.

Une fois à la retraite, parfois bien avant, Pierre continua à s’investir au sein du Parti Socialiste et surtout au sein d’organismes de défense du consommateur, notamment l’ADEIC qu’il créa avec Jean-Marie Chouleur, organisme très proche de la FEN . Ainsi il devint Président de 1994 à 1997 du Centre Technique Régional de La consommation regroupant toutes les associations de consommateurs d’origine syndicale. Ceci ne lui empêchait pas de poursuivre d’autres engagements plus anciens au sein de l’Union Rationaliste, la Ligue des droits de l’homme, Amnesty International et l’union des Délégués de l’Education Nationale.

En réalité c’est jusqu’au bout que Pierre s’engagea puisque par delà sa maladie fortement handicapante ces derniers temps, Pierre présidait une Association pour la poursuite de la réhabilitation respiratoire.

Jusqu’au bout Pierre fut un homme debout, et ce malgré le terrible drame qui le frappa ainsi que Janine et Cécile. Pierre fut un homme debout pour ses idées de progrès et d’humanisme, un homme debout au service des hommes sans concession, poursuivant jusqu’à son ultime souffle son combat.

Au nom de tous tes frères de lutte, au nom de tous tes camarades de Combat, MERCI et au revoir Pierre, nous ne t’oublierons pas.

Lu lors des obsèques mercredi 18 juin par Jean SIRVIN, Conseiller Municipal et ancien Maire PS de Saint Christol lez Alès